Comment réagir face aux difficultés actuelles de recrutement ?

Depuis la réouverture de l’économie, bien de recruteurs peinent à trouver des bras, des énergies et des cœurs pour accompagner la relance de leurs activités.

Alors que le bâtiment semble bien reparti en ayant comblé son déficit de main d’œuvre, les professionnels du tourisme, de l’hôtellerie-restauration, de la logistique ainsi que des services et soins à la personne entre autres, ne parviennent pas à trouver des candidats pour occuper les nombreux postes vacants.

Emplois non délocalisables

Principale caractéristiques des métiers évoqués ci-dessus, c’est qu’ils ne sont pas directement  exposés à la concurrence internationale de la main d’œuvre, ce qui exclut la possibilité de délocaliser les emplois, comme on a pu le voir par le passé avec les centres d’appels, ou plus récemment  avec certaines activités des Entreprises de Services du Numérique.

Autre caractéristique et c’est celle-ci qui semblerait poser problème, la plupart des postes proposés intègrent des créneaux en horaires décalés : travail du soir, de nuit, et bien souvent du week-end.

Pour beaucoup d’analystes, les anciens salariés de ces secteurs en tension ont pris goût à la vie pendant le confinement, et ne souhaiteraient plus venir travailler le soir ou le dimanche, qui plus est pour des salaires de premiers de corvée. Ils se seraient donc reconvertis, en toute autonomie, vers des activités plus accommodantes.

C’est probablement vrai. Sauf que, comme d’habitude avec les analyses de l’info en direct, personne ne sait dire exactement vers quels métiers ces abandonnistes  se sont réorientés.

Toujours est-il que dans les services à la personne ou dans l’hôtellerie-restauration pour ne prendre que ces deux univers-là, des centaines de milliers de travailleurs manquent à l’appel, dans un pays qui compte toujours  près de quatre millions de chômeurs (catégorie A de Pôle Emploi au 1er trimestre 2021).  En même temps, nous rencontrons au quotidien des centaines de jeunes et moins jeunes qui, affirment-ils, ne demandent qu’à travailler, peu importent les horaires ou le secteur…

Quelles solutions?

Face à ce qui apparaît comme une contradiction, la théorie économique évoquerait une forme d’asymétrie d’information, entre demandeurs et offreurs : d’un côté les employeurs ont du travail, parfois bien payé, sont prêts à former les non-qualifiés, et de l’autre côté, des demandeurs d’emploi  qui se comptent par millions,  se disent prêts à tout pour travailler,  mais ne sont pas au courant des offres et prédispositions des recruteurs ; vice versa.

Face à ce qui apparaît comme une contradiction, la théorie économique évoquerait une forme d’asymétrie d’information, entre demandeurs et offreurs : d’un côté les employeurs ont du travail, parfois bien payé, sont prêts à former les non-qualifiés, et de l’autre côté, des demandeurs d’emploi  qui se comptent par millions,  se disent prêts à tout pour travailler,  mais ne sont pas au courant des offres et prédispositions des recruteurs ; vice versa.

Première piste de réflexion, les recruteurs et employeurs devraient sortir des sentiers battus, sortir du bureau pour aller à la rencontre des profils inhabituels, atypiques, voire décalés. Beaucoup de difficultés de recrutement viennent de cette propension à vouloir toujours embaucher les mêmes profils, selon les méthodes  et critères qui ont jadis marché.

Dans un monde qui change, il faut adapter son logiciel.  Revoir le sourcing passe par une étroite collaboration avec le secteur associatif, qui généralement est au contact de personnes en recherche, mais qui ne franchiront jamais la porte de Pôle emploi par exemple. Cet organisme qui a déployé des trésors d’énergie et de créativité ces dernières années, suscite toujours la méfiance des personnes les plus éloignées de l’emploi, du fait de son image de bad cop.

L’hôtellerie-restauration en l’occurrence ferait bien d’emprunter à la théorie économique du déversement, pour aller fort opportunément séduire, autant que possible, des profils laissés sur le bas-côté, suite à la robotisation croissante des usines. Les généreux dispositifs de formation actuels aideraient à reconstruire les compétences requises. Pour ne pas tout laisser aux solutions de long ou moyen terme, la réduction de l’apparente symétrie d’information passe aussi par la démultiplication des moyens d’information du public sur les besoins en embauche des entreprises. A titre d’illustration, un professionnel de l’évènementiel dans l’Hérault a récemment défrayé la chronique, en annonçant sur une chaîne de radio qu’il peinait à recruter des serveurs et des DJ. Quarante-huit heures plus tard il bouclait la totalité de ses embauches, ayant reçu des centaines de candidature.

Recrutement

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